Les coopérations entre entreprises françaises et allemandes

Premiers partenaires commerciaux respectifs, la France et l’Allemagne présentent des économies extrêmement imbriquées et complémentaires. Dans ce contexte, les liens étroits qui se sont noués entre entreprises françaises et allemandes ont permis de mutualiser des capacités, de développer des programmes communs ou d’atteindre une masse critique plus adaptée sur certains marchés.

Les coopérations industrielles entre entreprises françaises et allemandes sont nombreuses et particulièrement dynamiques dans les secteurs automobile, ferroviaire, aéronautique et des TIC ; elles évoluent rapidement dans le secteur de l’énergie.

Dans le secteur automobile, les coopérations franco-allemandes se multiplient et ne résultent pas uniquement de rapprochements entre grands constructeurs (coopération stratégique étendue entre Renault-Nissan et Daimler depuis avril 2010), mais également de coopérations entre constructeurs et équipementiers (tels Bosch et PSA ou Valeo et Mercedes) ou encore entre équipementiers (Valeo et Ibeo Automotive, Faurecia et Continental). L’électromobilité constitue également un terrain d’avenir pour les coopérations franco-allemandes.

Dans le domaine ferroviaire, au-delà des partenariats entre les deux exploitants historiques du réseau, la SNCF et la Deutsche Bahn, les coopérations entre industriels français et allemands sont nombreuses (tramways, trains urbains et régionaux et signalisation). Elles associent équipementiers ou constructeurs et opérateurs du pays partenaire.

Dans le domaine de l’aéronautique civile et militaire, Airbus Group (anciennement EADS) représente le partenariat industriel le plus intégré entre la France et l’Allemagne.

Dans le domaine des TIC et des services informatiques, les rapprochements entre entreprises françaises et allemandes résultent principalement d’opérations de croissance externe. Il existe néanmoins de véritables coopérations industrielles dans ces domaines : ainsi, Orange et Deutsche Telekom ont-ils regroupé en 2010 leur activité de téléphonie mobile au Royaume-Uni, et ont créé en Belgique la coentreprise Buyin en octobre 2011 pour rapprocher leurs activités achats ; Atos Origin et Siemens ont quant à eux fusionné leurs activités de services informatiques en 2011 sous le nom d’AtoS.

Dans le domaine de l’énergie, le secteur gazier fait l’objet de partenariats industriels entre GDF-Suez et des entreprises allemandes. L’abandon de l’énergie nucléaire d’ici 2022 pourrait ouvrir des perspectives à des collaborations, dans les domaines du démantèlement des installations et de la gestion des déchets et des combustibles usés.

L’évolution des bouquets énergétiques tend vers des objectifs similaires dans les deux pays, ce qui devrait se traduire par des rapprochements franco-allemands dans les domaines de la production d’énergies renouvelables, du développement de réseaux électriques, du stockage de l’énergie (hydrogène, batteries), de l’efficacité énergétique ou encore de la mobilité durable.

Enfin, de nombreux partenariats existent également entre petites et moyennes entreprises, à l’instar de la PME française SailingOne et de la PME allemande SubCTech, qui ont développé ensemble un système permettant la collecte de données scientifiques dans les zones les plus reculées des océans ou encore d’Augustin Teboul, marque de prêt-à-porter créée par deux jeunes femmes, une Française et une Allemande.
Ces deux partenariats ont reçu le Prix franco-allemand de l’Economie 2013, qui récompense tous les deux ans des exemples de « best practice » franco-allemands dans les domaines de l’environnement, de l’innovation et des nouvelles technologies, des ressources humaines et de la coopération industrielle.

Version imprimable