Nous venons de tenir, avec le Chancelier Helmuth Schmidt et avec les membres du gouvernement allemand, la 29e Rencontre de coordination franco-allemande prévue par notre Traité de 1963.
Tous les sujets d’intérêt commun ont été examinés au cours de cette rencontre et un certain nombre de décisions, d’orientations ont été prises par les ministres de l’Économie et des Finances, par les ministres de l’Intérieur, et les ministres des Affaires étrangères ont passé en revue les principaux problèmes d’actualité.
Nous nous sommes interrogés sur la possibilité de renforcer notre coopération en matière de politique conjoncturelle, c’est-à-dire de politique économique à court terme. Nous avons observé que, jusqu’à présent, il s’agit surtout d’un échange d’informations ; nous souhaiterions aller plus loin en intensifiant nos consultations, et c’est ainsi que, selon des modalités qui vont maintenant être examinées par les deux gouvernements, nous envisageons de procéder à une consultation périodique, par exemple trimestrielle ; et également de voir si un certain nombre d’objectifs quantitatifs pouvaient être fixé en commun.
Enfin nous réfléchirons aux propositions qui pourraient être faites, lors du Conseil européen de la fin de l’année consacré aux problèmes économiques, pour renforcer l’efficacité de l’harmonisation des politiques économiques des États membres.
L’autre sujet est celui de notre politique industrielle nucléaire. Il ne s’agit pas, bien entendu, des usages militaires nucléaires, qui n’ont été à aucun moment envisagés dans nos conversations. Il s’agit des problèmes qui se posent du fait que la préoccupation commune que nous avons d’éviter toute prolifération d’armes nucléaires pose des problèmes aux pays qui souhaitent, à des fins pacifiques et pour leur propre développement, utiliser la source d’énergie électrique nucléaire. Nous avons procédé à un échange de vues sur les problèmes qui se posent de ce fait à ces pays et sur la contribution qui pourrait être apportée à leur solution, et cet échange de vues est appelé à se poursuivre.
Voici je crois. Monsieur le Chancelier, l’essentiel de nos conversations. Je me réjouis que la France et l’Allemagne, piliers indispensables de la construction européenne et de l’Union de l’Europe, aient pu ainsi confronter si largement leurs vues et constater la convergence de leurs attitudes sur les grands problèmes du moment.